Au nom d’Allah le Très Clément, le Tout Miséricordieux
« Allah ne change point la condition d’un peuple tant qu’il n’a pas changé ce qu’il y a en lui-même. »
Louange à Allah et que prière et paix soient sur le Messager d’Allah
Je salue la présence honorable des hommes politiques, des diplomates et les journalistes . Je salue également les masses venues de diverses régions du pays, femmes et hommes, jeunes et vieux, et je remercie tout le monde pour avoir répondu à l’invitation.
Cher peuple mauritanien :
La situation que vit notre pays aujourd’hui m’oblige à poser quelques questions fondamentales : pourquoi, après 63 ans d’indépendance de notre pays nous sommes encore dans cette réalité où notre pays est toujours en bas de lice lors d’évaluations en matière de normes de développement et de progrès ? Pourquoi nous sommes également en tête des listes des pays les plus corrompus, pauvres, de faiblesse des institutions et pourquoi il y a absence totale d’espoir de changer cette réalité pour nombre de nos concitoyens ?
Après six décennies d’indépendance, le taux d’analphabétisme est alarmant voire dangereux, la majorité de la population du pays vit dans un état d’extrême pauvreté, avec manque d’infrastructures et destruction des « débuts de formation de l’école publique qui constitue le socle d’une citoyenneté égale, d’une identité globale et de valeurs partagées déclenchant ainsi la croyance en une patrie unique protectrice, ombrageuse et rassurante pour tous.
Nous dépendons toujours de l’étranger pour les piliers les plus importants de notre existence à savoir (l’alimentation et les médicaments), et vous savez combien de malades de toutes catégories et de tous niveaux recherchent un traitement dans les pays voisins. Vous connaissez et vivez également les effets des crises internationales et leur impact sur les prix des matériaux et matières de première nécessité…….
Les interstices d’espoir et d’aspirations ont reculé parmi la population, en particulier parmi les jeunes et les classes vulnérables. Vous savez combien de milliers de familles pauvres endurent pour obtenir du travail, un logement, la sécurité et même la foi en l’avenir.
Notre réalité n’a pas changé malgré nos richesses minérales, nos plages poissonneuses, nos vastes terres fertiles, notre énorme fortune en bétail ; ce qui nous impose d’importer tous nos besoins, du plus petit carton de lait à la moindre pilule de médicament en passant par les industries les plus importantes et les technologies les plus sophistiquées.
Alors, quelle est la raison de tout cela ? Pourquoi acceptons-nous de rester comme ça ? Notre peuple ne mérite-t-il pas une vie décente ? Notre pays ne mérite-t-il pas le progrès et la prospérité ?
Soixante ans après le lancement du projet d’État, la fracture sociale est toujours clairement visible et le fossé entre les habitants d’un même pays et d’une même religion se creuse de jour en jour en raison de l’absence de la justice et de la faiblesse de l’État, de l’incapacité à traiter les injustices sociales, qu’elles soient liées à l’esclavage ou à ses séquelles, au passif humanitaire et ses souffrances ou au système de classes sociales qui sévit ou même au tribalisme et ses aspects négatifs sur l’État moderne. Les risques qui découlent de cet état de fait pourraient faire exploser la situation à tout moment, surtout avec les vagues de violence et les coups d’État qui prévalent dans notre environnement, en plus des échecs répétés de divers pays en raison de l’absence de vision nationale unificatrice à l’intérieur et de l’existence d’ambitions extérieures.
Mauritaniens, mauritaniennes
La Problématique Foncière dans les zones urbaines et rurales persiste et menace la paix sociale, tant horizontalement que verticalement, que ce soit à travers des conflits entre tribus, ou entre factions au sein d’une même tribu, ou entre segments et classes, voire entre familles et individus, abstraction faite des conflits qui en découlent comme éléments perturbateurs du rôle de la terre en tant qu’affluant de la construction de l’économie, de la redistribution des richesses et de la promotion de l’harmonie sociale.
Six décennies et nos institutions sont toujours inefficaces, voire absentes et dysfonctionnelles, y compris les institutions de contrôle et de législation comme le Parlement, dilué et affaibli, voire dysfonctionnel tout comme la Cour des comptes, l’Inspection de l’État et les inspections sectorielles. La loi et les libertés sont toujours bafouées d’un revers de main d’un ministre, d’un gouverneur ou d’un préfet, de sorte que les partis se voient interdire l’octroi d’autorisation et les médias officiels financés par l’argent public restent monopolistique et absent des problèmes et des préoccupations des citoyens. Les droits ont été vidés de leur contenu, en particulier les questions de la femme, de l’enfant, de la famille et des droits des personnes ayant des besoins spéciaux. L’administration a été transformée par la bureaucratie en ogre effrayant qui épuise les poches et le temps du citoyen et réduit sa dignité à cause de la propagation hystérique de la corruption.
Alors que l’ouverture démocratique était censée être un levier de transparence et de contrôle, elle a conduit à la mobilisation tribale, à l’achat de conscience, à l’utilisation de l’argent public et la connivence des appareils de l ’État avec le parti au pouvoir et son candidat.
Nous avons encore besoin de plus d’efforts pour rendre professionnelle notre armée et éloigner la plupart de ses dirigeants de l’exercice de la Politique afin qu’ils puissent être un modèle, loin de tout alignement partisan pour qu’ils se tiennent à équidistance de tous et qu’ils soient appréciés de tous. Notre sécurité a besoin de plus d’attention et d’avantage de capacités pour lutter contre la criminalité et contrôler la sûreté. Notre diplomatie a besoin d’être activée pour servir le pays et le peuple, particulièrement notre diaspora qui donne sans contrepartie. Je profite de cette occasion pour exprimer, au nom de tous les Mauritaniens, notre position ferme contre tout projet d’accord ou de traité qui affecte la souveraineté et les principes de notre peuple et de ses intérêts vitaux. Nous exigeons que chaque projet d’accord ou de traité soit soumis au débat public, à l’approbation du Parlement et des organes autorisés et qu’il soit publié de manière transparente.
Mauritaniens, Mauritaniennes
Soixante années se sont écoulées depuis l’avènement de notre projet national, et les régimes successifs ondoient dans une mer de discours rigides et répétitifs, de chiffres ennuyeux et falsifiés, de succession de visages qui héritent de postures et de privilèges appartenant à un groupe de corrompus qui monopolisent la richesse et le pouvoir face à la majorité d’un peuple – toutes composantes confondues- qui souffre de la pauvreté et de ‘ignorance……..
Mesdames et Messieurs, les jeunes en particulier :
Il est désolant que pendant que le monde change, que les budgets doublent et que la prise de conscience augmente – hypothétiquement – notre réalité va de mal en pis. D’où vient la problématique ! et pourquoi ce silence et cette soumission ? N’avons-nous pas le droit à l’espoir et d’opérer les changements nécessaires ? Ce peuple patient et pacifique n’a-t-il pas le droit de vivre dans la dignité, la liberté, l’unité et dans des conditions dignes des êtres humains ?
Pourquoi des milliers de nos jeunes, y compris les plus qualifiés, immigrent-ils et endurent le danger de chercher une vie à l’étranger, malgré nos ressources ? Pourquoi l’éducation régresse-t-elle dans notre pays ? Pourquoi la pauvreté augmente, la drogue se propage et les prix augmentent ? Pourquoi cet échec constant ? Pourquoi ce désespoir, cette myopie et l’absence d’ambition ?
Nous avons eu – théoriquement – sept occasions d’élections présidentielles pour choisir celui qui nous dirigera depuis l’avènement de l’ouverture démocratique, il y a plus de trois décennies, et les mêmes régimes au pouvoir, les mêmes pratiques établies sont toujours responsables de cette réalité et n’ont pas réussi à la changer ; donc le résultat a été le même, et c’est normal parce qu’il s’agit d’une relation de cause à effet et tant que les causes n’ont pas changées, les effets ne changeront pas. Par conséquent, le changement ne s’est pas produit et ne se produira ni par le biais du renouvellement d’un régime qui a été frappé d’incapacité pendant de nombreuses décennies, ni par un ministre qui était un pilier fondamental d’un régime défaillant ou corrompu, ni par les deux réunis.
Il est temps de réaliser que ceux qui nous ont gouvernés pendant ces décennies n’ont pas changé et ne changeront jamais notre réalité, et qu’il est absurde de continuer à leur céder le pouvoir à chaque fois.
Mauritaniens, mauritaniennes :
Pour ces raisons, j’ai décidé de me présenter aux prochaines élections présidentielles et j’aurai l’honneur de diriger ce projet, en m’appuyant sur Allah, soutenu en cela par un groupe d’élites Combattants de combattants honnêtes, dévoués et fidèles à la nation, confiants en la conscience de notre peuple et en sa capacité à réaliser un changement sérieux et pacifique, et non un changement superficiel qui ne fera que perpétuer la réalité et renouvelle la souffrance.
Il ne s’agit point d’un changement violent, qui apporte plus de mal qu’il ne résout, mais de m’appui la vitalité des jeunes et la sagesse des seniors. Toutes les composantes de notre peuple se retrouveront dans ce projet. Notre force est dans notre unité. Une unité qui rend justice aux opprimés sans négligence et dissuade l’oppresseur sans enfreindre les droits d’autrui.
Je m’appuie également sur les intellectuels et les cadres, notamment les instituteurs, les professeurs, les infirmiers, les médecins et les employés en général, sans oublier ceux que la loi autorise à voter sans être impliqués dans la politique, DIASPORA qui se sacrifient pour le bien de la patrie et de la société tout comme les étudiants et les élèves, et bien d’autres qui combinent conscience et souffrance.
A ceux-là s’ajoutent les classes productives qui se sacrifient pour le pays, y compris les agriculteurs, les éleveurs, les orpailleurs, les pêcheurs traditionnels, les personnes exerçant une profession libérale et la classe ouvrière, telles que les maçons, les dockers, les chauffeurs, les bouchers, les propriétaires de petites entreprises, les femmes cheffes de famille et les retraités.
Les Influenceurs, les écrivains, les intellectuels, les artistes, ceux qui possèdent des plumes, les caméramans parmi les journalistes sérieux, les blogueurs vigilants et les écrivains éclairés sont vivement sollicités pour adhérer à ce projet de construction nationale.
Je dis à tout le monde que je m’appuie sur un programme électoral qui m’engage et sur parcours politique propre depuis le lycéen, et sur une expérience que j’ai apprise des hommes politiques qui ont sacrifié de nombreuses années pour le changement.
Sur la base de tout cela, je m’efforcerai sérieusement, de manière responsable, franche et honnête, de changer la réalité de mon peuple et de mon pays pour qu’il accède aux rangs des peuples développés dans l’unité, l’honneur, la justice et la fraternité.
En effet, je viens du milieu dont la majorité de ce peuple est issu. J’ai étudié dans l’enseignement public avec mes pairs de toutes les composantes nationales, et j’ai appris que l’injustice et la marginalisation qui se sont produites depuis l’avènement de l’État jusqu’à aujourd’hui ne peuvent être surmontées qu’en croyant aux principes partagés, qu’en poursuivant la lutte et en défonçant les portes fermées. Les circonstances et les difficultés m’ont poussées à croire en ce qu’un changement dans notre pays est plus que possible pour ceux qui sont diligents, qui ont une vision et qui ressentent la douleur et les aspirations de leur peuple, de tout leur peuple.
La diversité de mon origine sociale, dans un pays riche en diversité ethnique, m’a fait ressentir la souffrance de tous nos citoyens nonobstant de leurs différentes apparences et langues, et j’ai ressenti de près le fait qu’ils sont à la recherche de quelqu’un qui mettrait l’espoir dans leur cœur et qui apporterait le changement faisant de cette diversité un élément de force et de beauté, et non un point de faiblesse et de discorde……
Cher peuple
Nous construirons ensemble une nouvelle Mauritanie basée sur la fierté que nous ressentons de notre diversité culturelle, une Mauritanie paisible et réconciliée avec elle-même, prête à panser les plaies de son passé et unie pour garantir un avenir meilleur.
Ensemble, construisons l’avenir
Qu’Allah protège la Mauritanie